En préambule de l’examen d’une convention « Région-autorités académiques » visant à favoriser la démocratie scolaire et l’implication citoyenne des lycéens.nes dans la vie des établissements, le CESER a souhaité rappeler quelques éléments de contexte.
Même si les jeunes, comme l’ensemble des citoyens, ont de plus en plus tendance à s’abstenir de voter, cette distance de la relation à la vie politique institutionnelle ne saurait à elle seule rendre compte de la réalité de l’engagement citoyen des jeunes. Divers travaux attestent au contraire d’une progression de leur engagement citoyen. Près des trois quarts seraient « engagés » bénévolement d’une manière ou d’une autre pour une action ou une cause (sport, environnement ou climat, culture, action humanitaire, jeunesse et éducation populaire…). Cet engagement privilégie un bénévolat d’action plutôt que de projet et se nourrit aussi d’un certain rejet des institutions. Ces constats ont aussi été confirmés dans le cadre du travail en cours de la section « Veille et prospective » du CESER sur les jeunesses. Cette progression de l’implication citoyenne des jeunes s’explique aussi en réaction aux défis posés par la société actuelle qui interrogent sinon compromettent l’avenir des « générations futures ». C’est typiquement le cas avec le réchauffement climatique et les questions environnementales, ou encore avec la question des droits des femmes.
Ce préalable posé, le CESER salue la proposition de convention avec les autorités académiques, considérant l’intérêt de l’action complémentaire du Conseil régional en matière d’éducation à la citoyenneté et de démocratie scolaire. Il encourage le Conseil régional pour que la dynamique de démocratie scolaire soit autant que possible étendue à tous les établissements et à tous les élèves, avec une attention pour les plus en difficulté.
La mise en place d’une Instance participative de la jeunesse suscite cependant un certain nombre de réserves. Décalée au regard de l’évolution des modes d’engagement des jeunes, elle prend peu en compte la diversité des espaces d’expression des jeunes déjà existants. Le mode de gouvernance annoncé interroge également le CESER car il n’aborde guère la question centrale de l’animation de cette instance. Enfin, le rôle attendu de celle-ci par la collectivité laisse trop peu de place à la liberté de choix et aux attentes des jeunes. C’est donc un avis partagé du CESER sur cette initiative, tout en reconnaissant l’intérêt porté par le Conseil régional au renforcement à l’accompagnement de la participation des jeunes à la construction des politiques publiques. Le CESER propose de tenter l’expérience et d’en faire un bilan au terme d’une année de fonctionnement. Il invite en parallèle la collectivité à s’appuyer sur le réseau des espaces d’expression existants en région afin d’élargir la portée de cette initiative. Il rappelle plus largement la proposition qu’il a formulée en 2020 dans le cadre du rapport sur les droits culturels, d’un « Pacte régional » pour l’éducation populaire[1].
Retrouvez l’intégralité de l’avis du CESER « Démocratie, jeunesse et citoyenneté ».
Pour plus d’informations : contact@ceser-nouvelle-aquitaine.fr
[1] « Droits culturels et pratiques en amateur : exigence éthique, ambition démocratique », CESER Nouvelle-Aquitaine, mars 2020