La garantie de la santé des populations devant rester la priorité, le brassage des
populations au cours de la période estivale soulève quelques inquiétudes. L’équation
est complexe… Le tourisme est en effet un secteur essentiel de l’économie régionale
(16 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel, 9 % du PIB régional,
20 000 entreprises, 110 000 emplois salariés…).
Aussi, dans l’attente du contenu du plan de reprise des activités touristiques prévu par
le Conseil régional, le CESER a souhaité apporter un éclairage complémentaire en
proposant ses priorités de relance qui sont :
- L’accompagnement des entreprises sur les modalités de mise en oeuvre des
mesures sanitaires imposées.
- Une promotion de la destination Nouvelle-Aquitaine vers les néo-aquitains euxmêmes,
mais également vers les habitants des autres régions françaises. Les
atouts de la région sont nombreux : la mer, la montagne, la campagne, le
thermalisme, les patrimoines bâtis, culturels et naturel diffus sur l’ensemble des
territoires… et une offre diversifiée permet de toucher tous les publics.
- Le tourisme social et solidaire joue un rôle déterminant et doit être résolument
soutenu. Ce sont plus de 1 650 établissements, 13 000 ETP et des milliers de
bénévoles, un chiffre d’affaire d’environ 1,1 milliard d’euros… Une majorité des
structures étant situées dans des petites communes, le Tourisme Social et Solidaire
joue un rôle important en matière d’aménagement du territoire et de maintien
d’activités économiques en zone rurale. Le CESER soutien, dans ce cadre, la
proposition de l’Union Nationale des Activités Touristiques (UNAT) de réorientation
du Fonds Tourisme Social Investissement.
En termes d’impacts économiques et sociaux de cette crise, la situation des travailleurs
saisonniers doit faire l’objet de toute l’attention. En raison d’abord de leurs conditions
d’hébergement ; il conviendra que les logements soient décents et en nombre
suffisants, mais aussi qu’ils respectent les nouvelles normes sanitaires. Ensuite, ces
emplois saisonniers sont souvent occupés par des étudiants. Nombre d’entre eux
financent leurs études grâce aux « jobs d’été ». Si cette possibilité ne leur est plus
offerte, certains seront contraints d’arrêter leurs études ou sombreront davantage dans
la précarité.
La crise sanitaire engendre une crise économique qui va accroître de manière
spectaculaire la précarité. La création annoncée par l’exécutif régional d’un chèque
tourisme Nouvelle-Aquitaine pour les familles les plus modestes, à dépenser en région,
est une piste intéressante. D’autres pistes de réflexion sont proposées : le
développement de la transversalité entre les différentes composantes touristiques
(hôtellerie, patrimoine, sites touristiques,…) pour de nouvelles pratiques et une
solidarité ou encore le renforcement du tourisme à l’intérieur du territoire régional.