Publié le : Jeudi 28 mai 2020 - 14:34

Il y a des urgences, certes, mais ne faut-il pas aussi changer de regard, réviser nos
analyses et les réponses apportées aujourd’hui mais qui auront des impacts demain ?
L’exemple du projet de production de logements étudiants pour les dix prochaines
années dans la métropole Bordelaise, sur lequel le Conseil régional invite le CESER à
donner un avis, en est une illustration.

Le CESER estime en effet que l’une des clés du problème tient à la nécessité d’un
rééquilibrage dans la répartition géographique des formations et des équipements de
recherche et d’enseignement supérieur en Nouvelle-Aquitaine. Compte tenu de
l’implication du Conseil régional dans le co-financement de ces infrastructures,
l’assemblée consultative insiste sur l’importance d’une meilleure répartition de ces
activités d’enseignement supérieur à l’échelle régionale, qui suppose une politique
publique coordonnée et concertée. L’existence d’antennes universitaires dans
certaines villes moyennes, le mouvement d’ouverture de formations de la première
année d’études de médecine à Pau ou encore le développement de dispositifs de téléenseignement,
constituent autant d’alternatives à une hyper-métropolisation de
l’enseignement supérieur en région.

Conscient des difficultés particulières d’accès à un logement abordable pour les
étudiants dans la métropole bordelaise, le CESER approuve bien évidemment dans
ses grandes lignes le contrat d’objectifs et d’orientations proposé. Pour autant, il insiste
sur l’importance et les enjeux d’une politique d’investissement à long terme en matière
de logement, à l’éclairage des conséquences du choc provoqué par la crise sanitaire
en cours, et comme réponse aux défis sociaux et climatiques à venir.

Il appelle également l’attention sur la précarité d’une part croissante de cette
population, qui appelle des mesures adaptées. 40% des étudiants sont absolument
contraints de travailler parallèlement à leurs études. Sachant qu’un quart travaillaient
dans le commerce ou la restauration, l’interruption de ces activités depuis le
confinement soulève des inquiétudes pour leur condition de vie et notamment les
étudiants étrangers isolés. Des mesures de portée structurelle et de long terme sont
indispensables pour atténuer une probable onde de choc sociale parmi cette population
étudiante.

Un élargissement ultérieur de ce dispositif doit être envisagé, d’une part à d’autres
villes universitaires de la Nouvelle-Aquitaine et d’autre part pour prendre plus
largement en compte la situation des jeunes dont les parcours de formation sont de
moins en moins linéaires (étudiants, apprentis, jeunes travailleurs, jeunes suivant un
cursus de formation professionnelle…).

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